La neige tombait à gros flocon. Les arbres dépourvus de feuilles retrouvaient leurs branches couverte d'une magnifique et épaisse toison blanche. Les saisons...Elles manquaient un peu à la jeune fille qu'était Thaïs. Dans le monde des mortels, chaque trimestre correspondait à une saison, et elles se succédaient les uns aux autres, laissant apercevoir la véritable origine de la nature. Ici, rien n'était rythmé, tout était sous le bon vouloir d'une personne. Aussi, si la personne qui était responsable du temps déprimait, ils auraient droit à de la pluie tout le temps...Cela avait des avantages, d'avoir quelqu'un qui contrôle le temps, au moins, jamais il n'y aurait d'horrible tempête où des gens perdraient la vie...Mais cela enlevait aussi l'avantage de la surprise de voir un merveilleux soleil le matin venu, ou au contraire une averse surprenante, éblouissant tout de même les passants quand fut venu le moment du contact de la terre et des gouttes d'eau.
C'était toujours aussi beau, toujours aussi agréable à regarder...Et elle était là, marchant dans la neige, entendant le crissement de ses pas...Dans ses cheveux, des dizaines de petits flocons s'étaient cachés, et cela faisait sourire la jeune fille. Son teint était plus pâle que d'habitude, mais le bout de son nez était quand même rouge, comme toujours. Cela devait être bizarre à voir, songea Thaïs. Mais elle n'avait pas le temps de penser à ça, elle voulait se remplir d'energie. Oui,oui, vous avez bien lu, se remplir d'energie. En Transylvanie, il était dit que l'energie se trouvait partout. Que cela soit en rabaissant un plus faible que soi, ou alors tout simplement en observant un paysage. La nature avait ce quelque chose de magique, qui pouvait remettre sur pied une âme en perdition en se montrant sous son vrai jour une seule seconde...
A présent assise contre un arbre, dans la neige, elle essayait de ne penser à rien. C'était assez compliqué, mais elle y parviendrait bien, il fallait de la patience...Elle en avait de la patience, mais cela dépendait quand, et surtout avec qui! Parfois on ne la reconnaissait pas, aussi impulsive, cela paraissait impossible. Emmitouflée dans une écharpe épaisse qu'elle avait elle-même réalisé, elle regarda ses mains. Elles paraissaient glacées, les pauvres, sous ce gel intense. Elle choisit de les glisser dans ses poches, pour qu'elles ne gardent aucunes sequelles. Elle était toujours dos à l'arbre, sifflotant à présent un air connu. Elle eut la vague impréssion d'entendre des bruits de pas. Elle resta impassible, n'ayant nul crainte de rencontrer quelqu'un.
Jeu 28 Aoû - 19:03